Sélection mangas d’horreur et thrillers psychologiques

Parasite – Hitoshi Iwaaki (Glénat)

J’en avais déjà parlé dans l’article sur les mangas à lire dans sa vie, et je me permets de recommencer ici : la série Parasite d’Hitoshi Iwaaki est une explosion d’angoisse sous toutes ses formes. Bon, déjà : regardez-moi cette superbe couverture en noir chromé ! Et il y en a pour tous les goûts grâce aux 10 tomes.

Les dessins sont tout simplement superbes, bien travaillés, riches, prenants. Et le scénario, je ne vous en parle même pas ! Un véritable page-turner qui vous fera terminer cette série en moins de temps qu’il n’en faut.

L’histoire : Un jour, des parasites atterrissent sur Terre. Leur but ? Atteindre le cerveau des humains et en prendre le contrôle, convaincus d’être plus à même de pouvoir s’occuper de la planète. Seulement, les choses ne vont pas se passer comme prévu pour tous ces envahisseurs. Je pense notamment à Migy (la star de cette couverture). Maladroit, ce dernier n’arrive pas à atteindre le cerveau de son hôte (merci les écouteurs dans les oreilles) mais s’empare du bras droit de Shinichi. Cette singulière cohabitation débouchera sur une belle amitié.

Mais ensemble, arriveront-ils à arrêter l’invasion qui menace l’espère humaine tout entière ?

Dragon Head – Minetarô Mochizuki (Pika)

Dragon Head de Minetarô Mochizuki se déploie sur 5 tomes. Si à mon sens, l’histoire est plus adaptée aux adolescents que la première, les adultes n’auront pas de mal à apprécier cette série qui reste prenante jusqu’à la fin. Et c’est d’ailleurs ce qu’il y a de bien avec l’horreur : ça vient appeler l’enfant qui est en nous. Celui qui regardait sous son lit le soir et imaginait des ombres dans le noir.

Ici, l’histoire commence avec trois adolescents : Teru, Nobuo et Ako, suvivants de l’accident de train qui a tué tous les autres étudiants japonais rentrant de Kyoto à Tokyo. Toutes les issues sont bouchées par des éboulements et les trois jeunes se retrouvent bloqués sous un tunnel. Rapidement, la folie et l’angoisse prennent le dessus.

Nobuo perd la raison, engloutit par l’obscurité, Ako s’enferme dans sa peur qui la paralyse. Ne reste plus que Teru pour garder le contrôle. Mais qu’y-a-t-il vraiment dans le noir ? Et pourquoi personne ne vient les chercher ?

Du même auteur, je vous conseil La Dame de la chambre close, qui emporte avec elle beaucoup de mystères…

Les (grands) chefs-d’oeuvres de Junji Ito

Avec Junji Ito, il y a vraiment de quoi faire ! Maître incontesté du manga d’horreur japonais, toutes ses oeuvres sont à découvrir tant pour leurs scénarios que pour leurs dessins. J’aimerais d’abord vous parler de Spirale, un sheinen en trois volumes, paru entre 1998 et 1999, qui a bénéficié d’une belle réédition « intégrale » (Delcourt/Tonkam) en mars 2021. C’est d’ailleurs avec cette œuvre que j’ai découvert Junji Ito, tout de suite subjuguée par les dessins et le scénario, criant à qui voulait bien m’écouter que c’était un maître d’orchestre incroyable. Je peux le dire, avec Junji Ito, j’ai la même sensation que quand je plonge dans un des super films à frissons de Dario Argento. Bref, revenons à nos spirales !

Dans ce manga, l’auteur nous emmène dans la petite ville de Kurouzu, isolée entre la mer et les montagnes. Kirie Goshima est une lycéenne, tout ce qu’il y a de plus normal, mais le père de son petit-ami commence à se comporter bizarrement. En effet, il semble obnubilé par les objets en forme de spirale… Jusqu’à en devenir fou. Et à mesure que le temps passe, c’est toute la ville qui semble sous l’emprise de ce symbole…

Il y a aussi Les Chefs-d’œuvres de Junji Ito composés de 2 tomes qui nous plongent dans des histoires toutes plus exceptionnelles les unes que les autres. À la fin de l’ouvrage, vous bénéficiez même d’une analyse du mangaka par un spécialiste : Morolian..

Je vous laisse voir par vous-même les fabuleux dessins qui sont produits dans cette série.

Pour finir, je souhaite vous parler de Frankenstein, une adaptation du grand classique gothique du même nom de Mary Shelley.

Proche de la construction narrative de l’auteure, Junji Ito s’attèle à créer des récits enchâssés et des dessins d’une forte intensité. Menée par sa main de maître, inutile de vos dire à quel point cette adaptation vaut le détour.

Les Contes noirs – Noroi Michiru (Black Box)

Alors là, je suis en joie ! Noroi Michiru, ça fait bien plus de vingt ans qu’il a entamé sa carrière de mangaka, dessinant auprès de Junji Itô ou encore Hino Hideshi. Et dieu sait qu’en maîtrise de l’horreur psycologique et du gore, il se range parmi les maîtres.

Imaginez donc mon plaisir en apprenant ENFIN la parution prochaine en France (pour le mois de septembre si tout va bien) du volume 1 & 2 des Contes noirs chez Black Box.

Avec ces 18 histoires courtes et terrifiantes, vous aurez de quoi combler vos jours et vos nuits… ou vous programmer un bon petit programme horrifique pour halloween 2022 !

Et pour ceux qui connaissent le cinéma de Murnau, ça vous plaira à coup sûr !

La Jeune fille aux camélias – Suehiro Maruo (Imho)

Pas mal du tout dans le genre : La Jeune fille aux camélias de Suehiro Maruo.

Plutôt que de connaître le manga, vous connaissez peut-être son adaptation en animé par Hiroshi Harada et connu sous le nom de Midori. Midori ? C’est le nom de la jeune orpheline adoptée par le patron d’un cirque de monstres : manchots tricards, jongleuses perverses, … L’instant lecture ne sera pas de tout repos. Et pour cause ! Les méandres de la vie agitée de Midori ont de quoi remplir des livres entiers… Et les punitions d’une subtile cruauté dont tout ce beau monde l’inflige ne manque pas de panache.

Figure de proue de l’érotisme grotesque dans un environnement surréaliste, Suehiro Maruo est le bon guide de la nuit.

Panorama de l’enfer ; L’Enfant insecte ; Serpent rouge – Hideshi Hino (Imho)

Je vous en ai parlé tout à l’heure, Hideshi Hino est connu pour ses violentes histoires horrifiques. Dans Panorama de l’enfer, il puise d’ailleurs dans les traumatismes de son enfance et crée une oeuvre… choc. Dans un dernier accès de démence, un peintre torturé jette son propre sang contre l’une des toiles où il esquisse un portrait acéré des membres de sa famille. Progressivement, une généalogie pas très reluisante se dévoile…

Dans L’Enfant insecte, Hideshi Hino trace une histoire aussi glauque que sa couverture… Pas loin de me faire penser à La Mouche de Cronenberg. Pour le jeune Sanpei Hinomoto, rien de va plus. Fasciné depuis tout petit par les insectes, il voit sa vie basculer lorsqu’il est mordu par une espèce rare de cafard et qu’il commence à… se transformer (on est très loin de Spider-man et plus proche de La Métamorphose de Kafka, croyez-moi). Vous vous en doutez, lorsque sa famille le voit comme ça, il est congédié et enfermé dans sa chambre. Pour Sanpei, il ne reste pas d’autre choix que de s’enfuir au cœur d’une nature hostile. Et dans les nouvelles règles qui régissent son existence, il devra apprendre à tuer pour survivre.

Avec Serpent Rouge, vous n’aurez pas fini de faire des cauchemars. Le père adore décapiter les poulets, la grand-mère tenter de pondre un œuf, la sœur d’embrasser les vers de terre, et vous, qu’elle est votre spécialité ? Peut-être bien de vous enfuir à toutes jambes de cette gigantesque demeure de cinglés. Seulement le problème, c’est que cette maison est perdue au milieu d’une forêt sans fin. Mais ce que vous devez craindre par-dessus tout, c’est une étrangeté inquiétante qui entoure un mystérieux miroir lié par le sang à la malédiction du Serpent Rouge. Est-il déjà trop tard ?

Shiori & Shimiko – Daijiro Morohoshi (Bamboo)

Il nous également parler de la série de Daijirô Morohoshi : Shiori & Shimiko.

Fermez les yeux et imaginez : une tête décapitée qui nage dans un aquarium, une fillette démoniaque que l’on appelle Cthulhu et qui court après un monstre de compagnie, un chat qui devient humain… C’est bon, vous avez les images ?

Eh bien, concevez maintenant que vous êtes Shiori et Shimiko et que c’est vous qui faîtes ces rencontres paranormales… Votre cœur sera-t-il suffisamment accroché ?

L’école emportée – Kazuo Umezu (Glénat)

Il est possible que vous connaissiez moins Kazuo Umezu, et c’est dommage, mais je suis là pour palier ce problème. En effet, ce petit homme fait partie de l’illustre famille des mangakas et bédéistes incontournables. Au Japon, il est même surnommé le « Dieu du manga d’horreur ».

L’école emportée est très certainement son manga le plus célèbre, et dans lequel il voyage sans limite dans les aspects les plus sombres de la nature humaine.

Un jour, brutalement, une école primaire disparaît ainsi que tous ses occupants… pour être projetée dans un monde désertique, sans vie, avec du sable à perte de vue et un ciel aux brumes obscures. Vous vous en doutez certainement, mais dans la vraie vie, Will Smith n’est pas une légende et les adultes chargés de protéger les enfants vont se révéler tout bonnement incapables d’assurer leur rôle. Et si certains choisiront le suicide, d’autres se laisseront aller à la folie naissante…

Fraction – Shintaro Kago (Imho)

Avec un style que l’on qualifie de « paranoïaque chic », Shintaro Kago s’est trouvé une bonne place dans l’univers du manga « grotesque ». Et pour cela, je peux notamment citer Fraction, une œuvre qui fonctionne comme un thriller et qui nous plonge au cœur d’une enquête sanglante où se mêle suspense et scènes bien chocs.

Vous n’êtes clairement pas prêts pour les retournements qui vous attendent !

Litchi Hikari Club – Usamaru Furuya (Imho)

Usamaru Furuya a fortement été influencé par Osamu Tezuka (que je vous conseille vivement de découvrir) et Kazuo Umezu. C’est en allant voir la pièce de théâtre Litchi Hikari Club de la troupe du Tokyo Grand Guignol que le mangaka décide de l’adapter ensuite en série sous le même titre.

Bel hommage à Suehiro Maruo, le Litchi Hikari Club n’est pas du tout un gentil cercle d’amateurs de fruits, mais une sorte de secte de collégiens sanguinaires. Ce qu’ils prônent ? La jeunesse et la perfection esthétique. Et à leur tête, le terrifiant Zéra qui cherche par tous les moyens à s’emparer de jolies filles dont le goût prononcé pour la torture vous laisser deviner ce qu’il s’ensuit… Avec l’aide de ses camarades, il va construire un robot surpuissant, carburant aux litchis, et ayant pour mission de partir en chasse à leur place.

Silence… N’entend-on pas le bruit de la fureur au loin ?

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