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Test du HTC Vive Pro : une nouvelle référence, mais pas une révolution

03 avril 2018
Par Ludovic Pierillas
Test du HTC Vive Pro : une nouvelle référence, mais pas une révolution

Bien décidé à continuer son expansion dans le domaine de la réalité virtuelle, HTC remet le couvert avec un nouveau casque de VR prolongeant et améliorant l’expérience du HTC Vive. Le HTC Vive Pro, de son petit nom, reste toujours résolument tourné vers le haut de gamme, de sorte à éventuellement pouvoir draguer un public plus professionnel par la même occasion. L’évolution est-elle perceptible ?

En résumé

Le HTC Vive Pro réinvente-t-il la roue ? Une question à laquelle on serait tenté de répondre par la négative. C’est que le constructeur part déjà d’une belle base avec le premier Vive. Visuellement net et plutôt agréable, ce dernier voit sa proposition améliorée avec le Vive Pro. Une nouvelle version à l’image encore plus nette et précise, et qui gagne indéniablement en ergonomie et en confort à côté, sans toutefois se débarrasser complètement de l’effet grille. Elle embarque également un système audio sur lequel on ne va pas faire la fine bouche, tant il représente un aspect primordial de l’immersion en réalité virtuelle. Mais si le Vive Pro fournit une amélioration sur tous ces points, il ne révolutionne pas pour autant la VR. La possibilité d’étendre la surface de détection en fera toutefois un allié potentiel dans le milieu professionnel, alors que chez les particuliers, le dispositif s’adresse potentiellement aux plus gros fans de la technologie. Les autres trouveront peut-être des alternatives moins onéreuses, mais pas honteuses pour autant, afin de commencer leurs pérégrinations virtuelles. En l’état, le Vive Pro propose la meilleure expérience dans son domaine, et c’est déjà une bonne performance.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • L'image plus nette
  • Une ergonomie améliorée
  • Des efforts sur le confort
  • Le système audio intégré
  • L'interface Steam toujours efficace
Les moins
  • Onéreux
  • On ne sent pas un vrai nouveau pallier
  • L'installation parfois fastidieuse

Notre test détaillé

Fiche technique

HTC Vive Pro 4

© Fahim Alloul / LaboFnac

Type d'écranDouble écran AMOLED
Audio intégréOui
CamérasBases (vendues séparément) + deux capteurs frontaux
Champ visuel110 degrés
ConnectiquesUSB-C 3.0, DP 1.2, Bluetooth
Contrôleur2 manettes (vendues séparément)
Fréquence d'affichage90 Hz
Résolution2880 x 1600
Résolution par oeil1440 x 1600

Ergonomie et design

Dès le premier coup d’œil, la parenté entre le HTC Vive et le Vive Pro est perceptible. Le futurisme déjà prononcé du premier dispositif, déjà largement souligné par nos soins, est ici poussé un peu plus loin, quitte à donner l’impression de se transformer en Sam Fisher de Splinter Cell en portant le Vive Pro. En revanche, exit l’anthracite du premier modèle, HTC a ici opté pour une couleur bleue relativement sobre pour habiller son casque de réalité virtuelle. La façade présente toujours quelques trous, positionnés de la même manière que sur la première itération du casque de la marque. On note cependant l’apparition de deux capteurs en plein milieu de la devanture, exacerbant la ressemblance du casque avec un appareil à détection thermique.

HTC Vive Pro

© Fahim Alloul / LaboFnac

Le câblage n’a pas non plus disparu de cette nouvelle mouture. Il est toutefois beaucoup plus discret que sur le premier HTC Vive, et son positionnement est différent. Au lieu de devoir jongler avec deux fils, juste au-dessus de notre crâne, on doit composer avec un seul et unique câble, glissé dans une gouttière du côté droit de l’appareil. Une évolution assez appréciable et nettement plus agréable à l’utilisation. Attention toutefois, on conserve les mêmes problématiques de positionnement du câble dans le dos, avec tout ce que cela implique de précautions à l’utilisation afin de ne pas chuter durant une application immersive.

HTC Vive Pro 6

© Fahim Alloul / LaboFnac

Au rayon des nouveautés de ce HTC Vive Pro, on note par exemple la reprise d’un élément de design apparu avec le PlayStation VR : l’arceau. Plutôt que le maintien et le réglage soient assurés par l’enchevêtrement des bandes scratchées, comme sur le HTC Vive, on a ici droit à une ossature rigide pour assurer la tenue du casque sur la tête, mais aussi l’intégration d’une solution audio native. Tout comme le PS VR, une molette à l’arrière de l’arceau permet de serrer et desserrer le casque sur la tête, l’adaptant à morphologie du crâne. Un scratch situé sur le dessus de la tête permet quant à lui d’ajuster le tout assez simplement. Ce qui a pour effet de mieux répartir le poids du casque, plutôt que de se retrouver avec la tête un peu inclinée vers l’avant.

HTC Vive Pro 8

© Fahim Alloul / LaboFnac

Une molette pour gérer l’écartement entre les yeux est toujours présente à l’avant du casque, alors qu’un autre bouton, toujours situé à l’avant, permet de gérer l’espacement entre les écrans et les yeux. Et du côté sonore, deux oreillettes supra-aurales sont disposées de part et d’autre du casque. Moyennant un petit réglage de périphérique de sortie, dans le logiciel VR, on peut ainsi disposer d’un moyen d’écoute qui fonctionne convenablement. Un micro est d’ailleurs intégré dans l’ensemble, et il est possible de le couper avec un bouton situé sur l’oreillette de droite. L’oreillette de gauche, elle, affiche deux boutons permettant de régler le volume du son. Un détail qui revêt une certaine importance si l’on joue en présence d’autres personnes : on entend bien les bruits qui proviennent de l’extérieur, et nos voisins entendront tout aussi bien la musique et les sons en provenance du jeu. Un bon point quand on veut faire profiter les autres de son aventure, un mauvais quand ils veulent un peu de tranquillité.

HTC Vive Pro 7

© Fahim Alloul / LaboFnac

Côté confort, le HTC Vive Pro fait très bien le travail. Le changement de philosophie dans l’ergonomie, avec l’ajout de cet arceau, n’a aucun impact désagréable sur les sensations de port. Bien au contraire. Le maintien est en effet meilleur, il en va de même pour la répartition du poids, comme souligné plus haut. Le casque gagne un surplus de mousse à l’avant par rapport à la première version du Vive. Le confort et donc meilleur du côté du front et du nez, sans pour autant générer de trous laissant passer la lumière (il faut simplement bien positionner et régler le casque pour éviter ce menu désagrément). Une mousse que l’on retrouve aussi en quantité généreuse à l’arrière et sur les côtés pour éviter un contact abrupt avec l’arceau. De nos sessions de jeu prolongées, nous n’avons jamais été gênés outre mesure ni ne sommes sortis le visage en sueur. Des bons points à attribuer à HTC qui réussit à s’améliorer sur cet aspect.

HTC Vive Pro 5

© Fahim Alloul / LaboFnac

Les Vive Controllers n’ont pas changé, eux, car nous avons réutilisé les mêmes que pour le précédent HTC Vive. Et pour cause, il faut les conserver, ou les acheter séparément du HTC Vive Pro, dont le carton ne contient que le casque et les connectiques nécessaires à son branchement. Il s’agit toujours de tenir les deux contrôleurs, chacun dans une main, avec le bouton tactile placé à l’avant, les boutons Home et Menu situés au-dessus et au-dessous, alors que deux boutons de tranches se situent à l’arrière, de part et d’autre de la gâchette (ou trigger). Une formule qui n’a rien perdu de son efficacité.

HTC Vive Pro 2

© Fahim Alloul / LaboFnac

Qualité d’image

Forcément, si le Vive se détachait déjà des autres casques de réalité virtuelle à sa sortie, le constat est encore plus vrai aujourd’hui avec le HTC Vive Pro. De fait, le postulat de base de HTC était de proposer des éléments optiques plus performants que ceux de sa première incursion dans la VR. Pour ce nouveau modèle, la marque a donc opté pour un double écran AMOLED affichant chacun 1440 x 1600, soit 2880 x 1600 pixels en tout. La fréquence d’affichage reste de 90 Hz, alors que le FOV (ou champ de vision) adopte les 110 degrés de son prédécesseur.

HTC Vive Pro 1

© Fahim Alloul / LaboFnac

Sans surprise, par rapport au HTC Vive, le rendu visuel est visiblement plus net et fin. Mais clairement pas au point d’une véritable révolution visuelle ni d’une redécouverte totale de la réalité virtuelle. Non. L’effet grille, même s’il est atténué, reste toujours présent. Il est toutefois moins compliqué de lire les textes en portant un HTC Vive Pro, ce qui est une évolution assez notable par rapport à la proposition passée. Nos virées sur Battle of Kings, Doom VFR, The Lab ou encore Thumper VR auront été de ce fait très convaincantes, surtout chez ce dernier (jeu de rythme) avec le système audio intégré et plutôt bien spatialisé.

HTC Vive Pro 3

© Fahim Alloul / LaboFnac

L’immersion est tout aussi présente et naturelle une fois le casque enfilé, mais pour ceux qui ont déjà goûté à la réalité virtuelle par le passé, notamment à travers l’Oculus Rift ou le Vive classique, ne retrouveront pas l’effet « wow » de la première fois.

Offre et plateforme

L’installation du HTC Vive Pro est similaire, si ce n’est identique, au Vive classique. Il est toujours question d’installer l’appareil sur l’ordinateur personnel, avec ce que cela implique de câblage, mais aussi de logiciel. Selon l’utilisation voulue, il faudra également faire un peu de place, ou même aménager une pièce spécialement pour l’utilisation du HTC Vive Pro. On pourra toutefois se diriger vers une utilisation statique, sur une chaise, si l’on manque de surface pour s’adonner aux joies de la réalité virtuelle.

HTC Vive Pro 10

© Fahim Alloul / LaboFnac

L’une des étapes de l’installation du dispositif consiste à réaliser tous les branchements. Le petit boîtier fourni dans la boîte du Vive Pro nous permet ainsi de brancher le casque d’un côté, alors que de l’autre, en sortie, on devra le relier à l’ordinateur via un câble USB ainsi qu’un Display Port. Il n’y a plus possibilité d’utiliser de câble HDMI comme cela était le cas sur la précédente mouture. Enfin, une alimentation parachève le branchement finalement assez sommaire de l’ensemble. L’installation du logiciel Vive Software est un autre des prérequis de l’utilisation du Vive Pro. L’installation se fait plus ou moins rapidement en fonction de l’ordinateur et de la connexion Internet. Il est également nécessaire de mettre les firmwares des différents accessoires à jour afin d’assurer leur bon fonctionnement.

Si vous êtes possesseurs d’un Vive et que vous avez déjà réalisé les manipulations, il ne sera pas nécessaire de repasser par cette case pour la configuration du Vive Pro. Quand on connaît le temps d’installation préalable à l’utilisation d’un casque Windows Mixed Reality, ou du PS VR, il est vrai que les dizaines de minutes passées à installer le Vive Pro peuvent paraître longues, très longues. D’autant qu’il faut aussi s’assurer du bon positionnement des Lighthouses (les capteurs externes nécessaires à la détection et au fonctionnement de l’ensemble). Selon la surface de la pièce, il est possible de n’en utiliser que deux (pour une dimension de 4 mètres par 4 mètres). L’une des nouveautés du Vive Pro est que l’on peut étendre cette surface à 10 mètres par 10 mètres en utilisant 4 Lighthouses. Faute d’espace suffisant, nous n’avons pas eu le loisir de tester cette configuration.

Steam

© Valve

Une fois le paramétrage effectué et les divers appareils synchronisés, on se lance dans le vif du sujet via Steam. Et cela fonctionne comme un charme. L’interface est toujours aussi agréable pour la navigation, et les interactions sont assez intuitives. Le catalogue de titres compatibles HTC Vive compte actuellement 2 888 contenus à l’heure où nous écrivons ces lignes (en incluant les démos et autres DLC), et s’ils ne sont pas tous égaux qualitativement, on commence à retrouver quelques sérieux clients. Thumper VR fait ainsi office de belle surprise, alors que Doom VFR, Fallout 4 VR ou Skyrim VR traduisent de l’intérêt de Bethesda pour la technologie. Et pour les petits échantillons gratuits, une énorme panoplie de démos est disponible et autres notes d’intentions, dont The Lab se distingue toujours autant.

À la question de la cible du HTC Vive Pro, on ne peut qu’abonder dans le sens du positionnement de la marque. Compte tenu de son prix, très premium au regard de sa concurrence, HTC indique draguer les milieux plus professionnels, utilisant la réalité virtuelle à des fins de formation, mais aussi pour des films à 360 degrés, par exemple. Les fans les plus hardcores de la technologie, déjà propriétaires d’un Vive, sont également dans la ligne de mire du constructeur. Ils pourront ainsi se mettre à niveau en réutilisant tous les accessoires déjà en leur possession. Mais on n’est en aucun cas en présence d’un objet à destination de curieux qui chercheraient un casque abordable pour mettre un premier pied dans le VR : ils pourront se tourner vers le Vive ou l’Oculus, qui proposent une expérience tout à fait convaincante pour bien moins cher. Et pour cause, ces mêmes nouveaux devraient s’acheter le Vive Pro, mais aussi les Lighthouses et les contrôleurs, ce qui alourdirait sensiblement l’addition.


La configuration recommandée :
Processeur : Intel Core i5-4590 ou AMD FX 8350, équivalent ou supérieur.
Carte graphique : NVIDIA GeForce GTX 1060 ou AMD Radeon RX 480, équivalente ou supérieure
Mémoire : 4 Go de RAM ou plus
Système d’exploitation : Windows 8.1 ou plus récent, Windows 10


Conclusion

Le HTC Vive Pro réinvente-t-il la roue ? Une question à laquelle on serait tenté de répondre par la négative. C’est que le constructeur part déjà d’une belle base avec le premier Vive. Visuellement net et plutôt agréable, ce dernier voit sa proposition améliorée avec le Vive Pro. Une nouvelle version à l’image encore plus nette et précise, et qui gagne indéniablement en ergonomie et en confort à côté, sans toutefois se débarrasser complètement de l’effet grille. Elle embarque également un système audio sur lequel on ne va pas faire la fine bouche, tant il représente un aspect primordial de l’immersion en réalité virtuelle. Mais si le Vive Pro fournit une amélioration sur tous ces points, il ne révolutionne pas pour autant la VR. La possibilité d’étendre la surface de détection en fera toutefois un allié potentiel dans le milieu professionnel, alors que chez les particuliers, le dispositif s’adresse potentiellement aux plus gros fans de la technologie. Les autres trouveront peut-être des alternatives moins onéreuses, mais pas honteuses pour autant, afin de commencer leurs pérégrinations virtuelles. En l’état, le Vive Pro propose la meilleure expérience dans son domaine, et c’est déjà une bonne performance.

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