La Fnac Montparnasse a le plaisir de recevoir Hugh Coltman pour un showcase suivi d’une séance de dédicace à l’occasion de la sortie de son nouvel album « Good Grief », le vendredi 11 octobre à 18h.
Six ans après son dernier album solo ‘Who’s Happy ?’ et deux ans après avoir collaboré au projet tribute to Dr John ‘Night Trippin’ en duo avec le guitariste Matthis Pascaud, l’une des plus belles voix du jazz et du rock est de retour le 23 août prochain avec son nouvel album « Good Grief». Hugh Coltman, double lauréat de la Victoire de la Musique Jazz revient avec un très bel album rock/blues de nouvelles compositions accompagné par un band de grands musiciens.
Dans son sixième album, Hugh Coltman lutte avec ses ombres. Deuil, rôle de père, crise de la cinquantaine et vertige de l’époque : le crooner rock à l’accent so british ne triche pas. Parées de jazz, de folk et de blues, ses chansons poétiques en diable vous touchent en plein cœur. Et si la crise avait du bon ?
Après avoir incarné Dr. John sur l’excellent Night Trippin’ (en tandem avec le guitariste Matthis Pascaud), Hugh Coltman a rangé son costume de rockeur vaudou et s’est attablé au Mange Disc, son repaire montreuillois, parmi les 45 tours estampillés Sun Records, le flipper et les vieux posters de blues. Il n’en menait pas large. « Ça fait longtemps que je fais ce que je fais », confie Hugh, cofondateur du groupe The Hoax dans les années 1990, avant de débarquer à 28 ans à Paris où il a débuté en solo dans les couloirs du métro, « mais c’est la première fois que je ressens ce vide : ajouter un disque sur un tas de disques parce que c’est ce que je suis censé faire… je n’aimais pas trop l’idée. J’avoue que ça m’a fait peur ».
Ainsi commence l’histoire de Good Grief. Par un vertige. « J’ai perdu mon père fin 2019 ainsi qu’un très bon ami juste après le Covid. Cette période a mis un coup à tout le monde ». Hugh, lui, pense avoir perdu le mojo. C’est lors d’une répétition avec Matthis Pascaud que l’auteur de « Stranded » parvient à débloquer l’inspiration. Il décide alors de s’isoler dans une maison près de Valence et se plonge dans l’écriture. « Quand tu es seul face à ton carnet, c’est beaucoup plus facile de lâcher tout ce que tu as sur le cœur ». Parmi les textes qu’il jette sur le papier, « Midlife Crisis » : « une chanson un peu rageuse, contre tout et rien, contre moi-même », et qui se referme sur ce constat cinglant : « i’m socially inept ».
« Écrire ces trucs là ça m’a libéré » révèle Hugh Coltman. Album de crise, Good Grief ? Oui, mais loin d’être totalement noir. Il y a de la résilience et de l’amour dans ces chansons livrées au tournant de la quarantaine, l’envie d’assumer ses fragilités en tant qu’homme et père, comme si Hugh faisait le deuil de son « moi » d’avant, celui qui se prenait pour Roger Daltrey des Who s’époumonant sur des riffs de blues-rock. « Plutôt que de courir après un personnage que je ne suis plus, dit-il, l’idée était de se battre et d’accepter. Où cela allait-il m’emmener ? Où pouvais-je trouver du positif ? Tout cela m’a aidé à mettre le doigt sur certaines choses que j’ai voulu transmettre dans ces chansons, principalement pour moi, mais aussi pour aider les autres ».
Enregistré dans l’une des vastes pièces du manoir de La Frette près de Paris, là où les Arctic Monkeys venaient de réaliser leur dernier album The Car, Good Grief reprend les ingrédients qui ont fait le succès de Night Trippin’ avec la même équipe : des prises « live » jouées sans casque avec tout le monde dans la même pièce et un minimum d’overdubs. Un dispositif au plus près de la musique, révélant pour chacune des dix chansons sa vérité crue, ses intentions et son essence. « C’était important de fonctionner en groupe, que tout le monde soit présent H-24 à ne penser qu’à ça », confie Hugh. « Une chanson comme « Maybe I’m Afraid » a été entièrement réarrangée sur place par Laurent Vernerey [le contrebassiste] car il entendait autre chose. C’est bien de savoir que, même si tu es l’auteur d’une chanson, tu n’auras pas forcément la meilleure idée pour l’arranger. Ça t’oblige à sortir des sentiers battus ».
La première chose que l’on entend dans Good Grief, c’est la voix merveilleuse de Hugh Coltman, bien au fond du temps, son vibrato exquis, son sens de la dramatique et, bien sûr, cet accent irrésistible. Lorsqu’il chante les fenêtres qui laissent entrer la pluie, ce pourraient être celles de son Wiltshire natal où d’une bicoque dans le bayou louisianais. Qu’importe : la scène est stupéfiante. Un pied en Angleterre et l’autre en Amérique, Hugh avoue s’être autant penché sur Nick Drake que sur les premiers Blake Mills. Et finalement l’inspiration était là, tapie dans les pages d’un carnet, crachée par les agités des réseaux derrière leur écran (« Keyboard Warriors »), vomie par l’inhumanité du monde, comme cette tristement célèbre photo d’Aylan, l’enfant de réfugiés syriens au tee-shirt rouge retrouvé mort sur une plage en Turquie (« Red T-Shirt »). Sur ce monde-là, le sien et le nôtre, Hugh Coltman porte un regard réfléchi, qu’il soit emphatique, acerbe ou désabusé, loin en tout cas du fonceur qu’il était jadis. Dans l’intervalle, il a trouvé la réponse à la question qu’il se posait : pourquoi faire encore un disque ? Et bien pour toutes ces raisons-là, et une dernière encore, peut[1]être la plus importante : « Parce que ça me plaît »
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