Test

Test de Crash Bandicoot N.Sane Trilogy : Tornade rétro

04 juillet 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Crash Bandicoot N.Sane Trilogy : Tornade rétro

En résumé

Même s’il se place légèrement en dessous des autres versions du jeu sur le plan technique, ce remaster Switch de la trilogie Crash Bandicoot fera certainement davantage d’heureux que de grincheux. Il est autant l’occasion de faire découvrir ce jalon du genre plate-forme aux nouvelles générations que de se délecter d’une moelleuse madeleine de Proust.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Les trois épisodes de Crash jouables partout en mode nomade
  • Temps de chargement plus rapides sur Switch que sur PS4
  • Le contre-la-montre désormais disponible pour tous les épisodes
  • Des sensations rétro qui n'ont pas pris une ride
  • Les thèmes musicaux réorchestrés
  • La rejouabilité justifiée par la difficulté à prétendre au 100 %
  • Les deux niveaux supplémentaires inclus gratuitement
Les moins
  • Un portage Switch légèrement en dessous des autres versions du jeu
  • Les limites inhérentes au concept du jeu de plate-forme sur rails
  • Le contexte narratif désuet qui passe moins bien aujourd'hui

Notre test détaillé

Comme l’attestent déjà les chiffres de vente, notamment en Angleterre où il réalise le meilleur lancement Switch de l’année, Crash Bandicoot N.Sane Trilogy était attendu avec frénésie par un grand nombre de joueurs. Franchise phare de la PlayStation à ses débuts, la série s’offre un retour bienvenu après un an d’exclusivité sur PS4.
(Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch.)

Il semble donc que la sortie de Crash Bandicoot N.Sane Trilogy en juin 2017 n’ait pas permis à tout le monde de profiter de cette trilogie remasterisée. Preuve que les possesseurs des consoles Sony ne sont pas les seuls à se passionner pour les aventures du marsupial imaginé par Naughty Dog en 1996, bien avant que le studio n’impressionne la planète avec Uncharted et The Last of Us. Les trois premiers volets de la série Crash Bandicoot s’étant écoulés à plusieurs millions d’exemplaires chacun, l’arrivée de ces incontournables du jeu de plate-forme sur les machines concurrentes (Switch, PC et Xbox One) devrait permettre à tous de revivre un pan décisif de l’histoire du jeu vidéo.

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Délit de sale gueule

Pour cette opération séduction en territoire non conquis, le marsupial se laisse donc découvrir au travers de ses trois épisodes fondateurs. Retravaillée pour l’occasion et bien que bénéficiant de temps de chargement quasi instantanés sur Switch, la partie graphique fait pourtant moins bonne impression que sur les versions concurrentes. La faute à un contraste un peu douteux qui jaunit légèrement l’image, des effets de lumière qui passent à la trappe, un rendu parfois plus flou et la présence de quelques ralentissements assez rares. Il n’y a heureusement pas de quoi dénaturer les sensations originales des trois titres en question, la version Switch ayant en contrepartie d’autres atouts que nous évoquerons à la fin de cet article.

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Et 1…

Ce voyage rétro, à parcourir de préférence dans l’ordre chronologique, reste un bon moyen d’apprécier l’évolution du genre à la fin des années 90. À l’aube d’une 3D encore balbutiante, le premier Crash Bandicoot avait pris le parti astucieux de contourner les écueils de cette technologie en réduisant son champ d’exploration à de la plate-forme sur rails dont les routines étaient parfaitement maîtrisées. Bien que linéaire et interdisant toute sortie de piste, la formule redéfinissait les bases du genre en instaurant ses propres règles, sans oublier d’abriter suffisamment de challenges cachés pour inciter le joueur à y revenir. Simples et intuitifs, les contrôles de Crash dans le premier opus donnent lieu à des parcours sollicitant autant nos réflexes que notre habileté, la sanction d’une mort subite introduisant une pression constante tout au long du jeu. En réduisant au maximum le nombre de séquences à connaître par cœur pour triompher, notamment face aux boss et lors des phases de poursuites ou des courses vers l’avant, le titre pouvait déjà compter sur un équilibre parfait qui fait encore recette vingt ans après.

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Et 2…

Introduisant de nouveaux types de mouvements et un accès direct aux différents niveaux via une zone centrale fractionnée en étages successifs, Crash Bandicoot 2: Cortex Strikes Back confirme l’essai du premier volet tout en limitant la prise de risque. Épaulé par Coco qui est désormais jouable dans le remake de cet épisode dès le deuxième palier, Crash peut ici se baisser, effectuer des glissades et terminer ses sauts par un plat afin de briser les caisses verrouillées. Autant de nouveaux éléments qui complexifient légèrement les parcours, sans pour autant changer les règles du jeu. L’accès libre aux différents niveaux permet de récupérer les cristaux dans l’ordre de son choix, la collecte de l’ensemble des bonus cachés exigeant toujours plusieurs retours dans les niveaux.

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Et 3…

Libéré de sa prison souterraine dans Crash Bandicoot 3: Warped, le jumeau maléfique du masque chaman a éparpillé tous les cristaux à travers l’espace et le temps. Crash doit donc franchir une série de portails dimensionnels afin de remettre la main dessus, ce qui passe par une large diversité de phases de jeu. Non content de franchir un cap sur le plan visuel, ce volet intègre des séquences de plongée sous-marine, des courses à moto et même des poursuites à dos de bébé tigre. Bien que toujours aussi clichés (le monde de l’Égypte, de la préhistoire…), les thèmes inspirent de nouvelles routines de gameplay, telles que le fait d’évoluer en hauteur en s’accrochant aux grilles par la force de ses bras. Moins rectilignes et jouant davantage sur la profondeur, les parcours deviennent propices à la dissimulation de routes secrètes qui s’ajoutent aux gemmes à débloquer en remplissant des conditions bien précises. Accessibles dans le désordre à raison de cinq par portail, les épreuves passent également par des confrontations avec des boss qu’il faut vaincre pour étoffer les aptitudes de Crash. À noter qu’un niveau inédit (Future Tense) a été rajouté gratuitement au lancement du jeu sur l’ensemble des versions, en plus du niveau Stormy Ascent (pour Crash 1) qui était initialement proposé en téléchargement payant sur PS4. Ces deux niveaux additionnels sont d’ailleurs désormais accessibles gratuitement aux possesseurs de Crash Bandicoot N.Sane Trilogy sur PS4.

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… zéro ?

Si l’on a déjà souligné le fait que ce portage Switch se révèle légèrement en dessous des autres versions du jeu sur le plan technique, il profite en revanche d’un atout de poids en offrant la possibilité de s’adonner aux trois épisodes n’importe où grâce au mode nomade. On pourra bien sûr lui reprocher ses limites inhérentes au concept du jeu de plate-forme sur rails ou encore son contexte narratif un peu lourdingue (histoire désuète, personnages caricaturaux, voix françaises surjouées), mais ses sensations rétro inimitables et ses musiques réorchestrées parleront aux nostalgiques. Quant à la question de la durée de vie, elle est résolue par une rejouabilité qui résulte de la difficulté à prétendre au 100 % et des défis Chrono désormais accessibles sur l’ensemble des trois jeux. Autant dire qu’il y a peu d’hésitations à avoir pour craquer pour cette compilation, y compris sur Switch.

Conclusion

Même s’il se place légèrement en dessous des autres versions du jeu sur le plan technique, ce remaster Switch de la trilogie Crash Bandicoot fera certainement davantage d’heureux que de grincheux. Il est autant l’occasion de faire découvrir ce jalon du genre plate-forme aux nouvelles générations que de se délecter d’une moelleuse madeleine de Proust.

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