En 30 ans, Pascal Obispo s’est imposé et est devenu un artiste incontournable de la chanson française, écrivant pour lui mais aussi d’autres artistes. A son compteur, des tubes en pagailles et un nouvel album, France. Parcours d’un artiste pop, ultra-prolifique.
Obispo, un artiste devenu incontournable
Après avoir joué dans plusieurs groupes rock et new-wave, c’est en solo que Pascal Obsipo connait son premier succès en 1992 avec le titre, Plus que tout au monde, sur l’album du même nom. Le public rencontre un artiste, habile mélodiste, pop, influencé par les Beatles et Michel Polnareff. Il devient l’auteur, compositeur et interprète majeur des années 90 et 2000 comme Michel Berger ou Daniel Balavoine dans les années 80.
Les albums se succèdent (11) et remportent à chaque fois un succès populaire : Un jour comme aujourd’hui (1994), Superflu (1996), Soledad (1999), Studio fan – Live fan (2004, lui valant une Victoire de la musique pour le spectacle de l’année), Les fleurs du bien (2006). Seul l’album, Welcome to the magic world of Captain samouraï flower connaît un succès mitigé. Si l’on regarde les singles de l’artiste, bon nombre sont devenus des classiques de la chanson française et il s’avère qu’on les a plus ou moins tous et toutes fredonnés un jour ou l’autre. Rappelez-vous : Tombé pour elle, Lucie, L’important c’est d’aimer, Fan, Rosa, Millésime, D’un Ave Maria…
Si Pascal Obispo est prolifique dans sa carrière solo, il peut aussi mettre à son compte trois comédies musicales, dont l’une a vraiment marqué ce style musical (Les 10 commandements) et a relancé, ce dernier, en France avec Notre-Dame de Paris. Il est à l’origine des comédies musicales, Adam et Eve (2010) et Jésus de Nazareth à Jérusalem (2016).
Une carrière tournée vers les autres
S’il est prolifique pour son propre répertoire, Pascal Obispo est devenu l’auteur-compositeur d’artistes majeurs ou devenus majeurs. En 1997, il a écrit l’album Savoir aimer de Florent Pagny et en 1998, il réalise celui de Johnny Hallyday, Ce que je sais. En 1999, il est le réalisateur de l’album de Patricia Kaas, Le mot de passe. En 2002, c’est au tour de Natasha Saint-Pier de profiter du talent de l’artiste pour l’album De l’amour le mieux. En 2003, il réalise le premier album de Nolwenn Leroy, Nolwenn.
L’artiste est aussi engagé. Il met son talent au service notamment de la lutte contre le sida aux côtés de Line Renaud. Cela a débuté en 1998, avec le titre Sa raison d’être (co-écrit avec Lionel Florence). Le titre réunit 42 artistes. En 2000, c’est avec 112 artistes qu’il réitère son engagement auprès du Sidaction, avec l’album Noël ensemble. En 2004, il fête le triste anniversaire des 10 ans d’Ensemble contre le sida (Y’a pas un homme qui soit né pour ça) et en 2015, les 20 ans de Sidaction avec le titre Kiss and love. Il est aussi un fidèle des Restaurants du coeur et de la troupe des Enfoirés.
Il a participé en tant que coach à deux saisons de l’émission de The Voice : la plus belle voix (2018 et 2020).
Enfin, lors de la pandémie de Covid 19 en 2020, il écrit avec Marc Lavoine Pour les gens du secours, titre dont les droits sont reversés à la Fondation hospitalière de France et la Fondation des hôpitaux de France.
Plutôt altruiste le monsieur !
France, le nouvel album de Pascal Obispo
En 1997, Lugie Calabrese (Sony Music) appelle Pascal Obispo pour que ce dernier écrive des chansons à France Gall alors que celle-ci a décidé d’arrêter sa carrière après le décès de Michel Berger. Dubitatif au départ, ce workalcholic se lance, se disant qu’il n’avait rien à perdre. Quelques mois plus tard, il présente ses créations à France. La réponse de cette dernière est cash : « c’est Michel mais c’est pas Michel ». Cet échec peut se lire aussi comme un compliment, un gage de qualité du travail du duo Obispo / Florence. Lui qui enfant écoutait Berger et Gall a longtemps gardé en tête cette phrase, cette dernière n’étant pas tombée dans l’oreille d’un sourd.
Presque 25 ans plus tard, Pascal Obispo rouvre la boîte de Pandore pour interpréter lui-même ces chansons autrefois écrites pour une autre. Une partie de ces chansons n’a pas pris la poussière car elles ne sont pas restées longtemps dans la poussière et dans un grenier. Non. Entre temps, ces chansons ont été proposées à d’autres artistes et sont devenues pour certaines de très gros tubes : Chanter (Florent Pagny), Tu trouveras (Natasha St Pier), Sa raison d’être (Sidaction), La clé (Patricia Kaas), Il est celui que je voulais, L’inacceptable (Les 10 Commandements).
A la lecture de cette histoire, de ce refus de France Gall, on ne peut que s’interroger sur ce costume musical qui aurait si bien été porté par France. Les textes auraient eu un sens et un lien fort avec la personnalité humaniste de France Gall (très impliquée dans l’aide humanitaire en Afrique).
Qu’importe. Après avoir lancé son application de musique « Obispo all access », donnant accès à son répertoire et des créations inédites de tous horizons, signées Obispo, il revient dans les bacs avec France.
La magie recommence à l’écoute de l’interprétation de notre Pascal. L’album, truffé aussi d’inédits, a été enregistré avec une identité musicale que l’on pourrait associer aux albums de France et Michel à la fin des années 70 et du début des années 80. Cet album est une vraie réussite et démontre combien Obispo a marqué, par ses créations, l’histoire musicale de la chanson française.
Aller + loin :
