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Prépa scientifique 2022-2023 : Le thème de français au programme

11 juillet 2022
Par Anastasia
Prépa scientifique 2022-2023 : Le thème de français au programme

Pour cette année 2022-2023, le thème de français-philosophie en prépa scientifique est « le travail ». Une thématique forte et intéressante, qui pose question et amènera les étudiants à réfléchir sur le monde d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Quels sont les livres au programme ? Comment pouvons-nous vous aider ? On vous informe !

Quelles sont les œuvres au programme 2022-2023 ?


1. La Condition ouvrière de Simone Weil (éd. Gallimard 2022, collection « Folio Essais »)

2. Les Géorgiques de Virgile (éd.  Flammarion, collection « GF »)

3. Par-dessus bord de Michel Vinaver (éd. Actes Sud, réédition poche 2022)

Le travail : entre émancipation et souffrance

Le travail… Un vaste sujet dont nous avions déjà traité les dérives à travers l’interview de la psychanalyste Marie-Hélène Braudo : Souffrance au travail : des îlots totalitaires en démocratie.

Sujet complexe, souvent paradoxal, le travail se révèle être à la fois un facteur d’émancipation et de souffrance. En effet, si certains prennent le travail comme source d’élévation, d’autres le voient comme un labeur (« laborum »). Mais justement ! Aujourd’hui, alors qu’en France nous n’avons qu’un seul mot pour désigner le « travail », cela n’était pas le cas sous la Rome antique qui imposait une distinction avec le « laborum », le « negotium » (« négoce », gagne-pain, travail commerçant) et l’ « otium » (« oisiveté », attrait au travail créatif, la libre occupation artistique ou politique). Eh oui, dans la Grèce et la Rome antique, il était question de métiers, d’activités, d’occupations mais pas de « travail » à proprement parler.

Si le « negotium » est jugé moins évolué et raffiné intellectuellement (et de ce fait, moins digne de la haute aristocratie romaine), l’ « otium » est réservé aux praticiens, nécessitant d’être de la haute société pour s’adonner à des occupations libres intellectuelles.

On retrouve également cela chez les Grecs avec le « ponos » et « l’ergon ». Le ponos faisant référence aux métiers nécessitant un effort physique et l’ergon nécessitant un travail intellectuel.

Si nous pouvons donc d’ores et déjà dégager deux définitions du travail : celui comme tâche manuelle et celui comme tâche créative, d’autres propositions peuvent être apportées, et c’est ce que vous verrez en cours.

Néanmoins, émergent déjà quelques questions autour de la notion du travail, auxquelles vous pouvez réfléchir : Le travail est-il une nécessité ? Si oui, au nom de quoi ? Et pour qui ?

Focus sur les œuvres au programme

La-Condition-ouvriereLa Condition ouvrière – Simone Weil : dénonciation des conditions de travail brutale

Les étudiants n’auront pas à étudier toute La Condition ouvrière de Simone Weil. Seuls certains passages devront être décortiqués. Parmis eux :

« L’usine, le travail, les machines » (pages 49 à 76/77 à 204). Je vous enjoins néanmoins à vous attarder personnellement sur la partie « Journal d’usine » qui mérite d’être lu, bien qu’elle soit « sautée » pour le programme.

« La condition ouvrière » (page 389 à 397)

« Condition première d’un travail non servile » (page 419 à 434).

Cet ouvrage est composé d’un ensemble de textes variés traitant tous des conditions de travail ouvrier. Afin de ne pas seulement être « du côté » des opprimés, Simone Weil souhaite se trouver « parmi eux », s’interdisant de rester à l’arrière. C’est comme ça que le 4 décembre 1934, elle entre comme ouvrière sur presse chez Alsthom à Paris. Elle y restera jusqu’en avril, avant d’entrer dans les usines à Boulogne-Billancourt en tant qu’emballeuse puis de travailler aux usines Renault en tant que fraiseuse. Au mois d’août 1935, elle cesse de travailler aux usines et retourne enseigner au lycée de Bourges.

Dans son ouvrage, elle raconte son travail, les difficultés rencontrées (dureté physique des tâches, impact sur le moral, relations de pouvoir « maitres-esclaves »), … Elle pose également une analyse consciencieuse sur les causes de la servitude du travail ouvrier, proposant des voies pour repenser le travail à l’usine, notamment en en modifiant profondément l’organisation.

À travers des lettres à ses proches, des échanges restitués avec les « patrons » et les mouvements syndicalistes, Simone Weil témoigne d’une condition ouvrière inhumaine.

Les-Georgiques-Prepas-scientifiques-2023Les Géorgiques – Virgile : le travail comme terrain d’élévation de l’homme

Œuvre majeure de Virgile, Les Géorgiques a été écrite entre 37 et 30 avant J.-C à l’intention de Mécène, le proche du futur empereur Octave, rentré victorieux contre Antoine et Cléopâtre.

Dans ce long poème didactique, Virgile laisse entendre qu’il soutient les efforts d’Octave sur l’agriculture italienne et ses encouragements à faire des Romains des paysans. Mais il serait faux de réduire ces chants à un simple traité d’agriculture. Le poète étend son opinion sur l’idée que l’effort et le travail sont des conditions importantes à l’élévation de l’homme. Il y parle de la guerre, de la paix, de la résurrection. Ici, il ne s’agit pas de chanter la terre pastorale, mais bien de détailler les soins à lui apporter afin de retisser des liens, réunir l’homme et la nature.

Si Virgile a sa vie loin dans le passé, ses mots portent encore aujourd’hui une résonnance particulière dans nos préoccupation contemporaine.

Par-deus-bordPar-dessus bord – Michel Vinaver : l’épopée du capitalisme

Définie par Michel Vinaver comme sa pièce « matricielle », Par-dessus bord pose sur la table le sujet du monde de l’entreprise. Pour ce faire, il utilise la lutte entre une puissante société américaine et une PME familiale française traditionnelle qui cherche à conserver son monopole. Bienvenue au cœur de l’épopée du capitalisme dans toute sa splendeur…

S’il écrit en 4 formes, « L’Intégrale », « La Brève », « La Super-brève » et l’ « Hyper-brève », c’est la dernière qui est gardée afin d’être étudiée cette année.

« Le temps était venu d’une œuvre majeure, une œuvre libérée de toutes les précautions. Une œuvre dans l’écriture de laquelle j’avancerais sans masque, sans défense, où je ne serais plus divisé. J’allais jeter par-dessus bord toutes les convenances et règles qui font les bonnes pièces. »

L’américanisation de notre société était déjà un sujet il y a plusieurs années. Aujourd’hui, cela est toujours le cas. Il est important d’être conscient que de grandes choses se jouent à hautes échelles : le terrain instable sur lequel reposent aujourd’hui nos mœurs, notre monde, notre société, nos besoins, notre façon de consommer, d’avoir des loisirs… Ne serait-il pas temps, justement, de passer par-dessus bord ?

Le thème 2021-2022 : L’Enfance

L’année dernière (2021-2022), les étudiants de prépa scientifique avaient eu l’occasion de travailler sur le thème de l’« Enfance ».

À partir de quel moment pouvons-nous dire qu’un enfant n’en est plus un ? Existe-t-il un âge spécifique ou devons-nous plutôt parler de passage d’un état à un autre, différent selon chaque individu ? Dans l’Histoire française (et même mondiale), la transition de l’enfance à l’âge adulte change progressivement selon les grandes périodes, en fonction des besoins de la société. Mais avec toute cette évolution, il semblait important de réfléchir à la parole de l’enfant ainsi qu’à l’influence qu’ont les adultes sur ce dernier. C’est ce que proposaient les livres du précédent programme, en apportant un regard psychologique, sociologique, philosophique et éducatif. Cette thématique aura aussi réussi à faire réfléchir les étudiants sur la question de l’intime et la part d’enfant qui sommeille en chacun de nous, interrogeant sans cesse notre identité et influençant notre perpétuelle évolution.

Trois articles ont été réalisés par nos libraires Fnac.com afin d’apporter la meilleure aide possible aux étudiants :

La psychologie de l’enfance à travers la littérature et les essais

Les plus beaux contes d’Andersen

L’enfance en roman

Découvrez leur univers

Article rédigé par
Anastasia
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