Les anti-héros DC Comics : quand les Badass ont la cote

Joker – Todd Phillips

Projet atypique et inattendu par le réalisateur Todd Phillips (Very Bad Trip), Joker est un film qui se situe en dehors de l’univers cinématographique du DCEU. Véritable triomphe international ayant bouleversé le box-office avec plus d’un milliard de dollars de recettes, Joker a incarné la grande surprise de 2019. Nous y suivons Arthur Fleck, joué par Joaquin Phoenix, intermittent dans une agence de clowns à Gotham City. Victime de handicap, il est méprisé et incompris par ceux qui l’entourent. Plongé dans une interminable spirale de tourments, il va peu à peu céder à la folie qui le ronge. Bien que le film ne cherche pas à retranscrire la nervosité des comics Batman, l’atmosphère et l’esthétisme de ces derniers sied parfaitement au propos que le récit souhaite exposer. Des scènes fortes, une réalisation impeccable et un puissant casting avec Robert de Niro, le film a amplement mérité son succès.

Un succès tel que le long-métrage aura droit à une suite prévue pour 2024, intitulée Joker : Folie à deux, dans laquelle nous retrouverons Joaquin Phoenix et Lady Gaga, dans le rôle de la psychiatre Harleen Quinzel, alias, Harley Quinn.

Arthur Fleck / Le Joker

Sûrement l’antagoniste le plus célèbre de l’histoire des comics, le Joker trouve ici une nouvelle adaptation à travers le personnage d’Arthur Fleck. Atteint d’un handicap le forçant à rire contre sa volonté, il n’a de cesse d’être incompris, voire humilié, par un grand nombre de personnages qu’il rencontrera tout au long du film. Interprété par Joaquin Phoenix, physiquement métamorphosé pour le rôle, Fleck est un individu fragile et sensible, qui va suivre une pente le menant lentement vers le chemin de la folie. Enfermé dans une ambivalence permanente, il est impossible de dire si le personnage est foncièrement bon ou mauvais du fait de l’absurdité du monde qui l’entoure. Faisant ainsi de lui l’une des adaptations les plus réussies du Joker.

Suicide Squad – David Ayer

Troisième film du DCEU (DC Extended Univers), Suicide Squad, réalisé par David Ayer, nous présente toute une bande de vilains fondée par Amanda Waller, en prévision d’une hypothétique situation de crise impliquant des super-héros. Première apparition du personnage d’Harley Quinn au cinéma, le film était très attendu pour la richesse de son casting et le vaste panel de vilains de l’écurie DC. Malgré de nombreux défauts, notamment dans son intrigue qui regorge de clichés, le film a néanmoins été un véritable succès commercial.

Harley Quinn, psychopate lunatique

Campée par la nouvelle coqueluche d’Hollywood, la sublime Margot Robbie (Diversion, Le Loup de Wall Street), l’ancienne psychiatre et plus que jamais psychopathe docteur Harleen Quinzel est certainement l’un des personnages les plus imprévisibles et emblématiques du groupe. Dangereuse et sexy, la fiancée du Joker règle ses humeurs instables à coups de battes sanglants. Avec son look de gamine déglinguée et ses aptitudes gymniques, Harley Quinn, star DC Comics, est l’atout charme toxique de la Suicide Squad.

Deadshot, le boss

Le réalisateur David Ayer a été bien inspiré de confier à Will Smith (retrouvant Margot Robbie après Diversion) le rôle du célèbre « tueur d’élite » de l’écurie DC Comics. Sans être un vrai contre-emploi,  Deadshot n’étant certainement pas le méchant le plus cinglé de l’équipe, le personnage de « celui qui ne rate jamais sa cible » offre à l’ex-Prince de Bel-Air le poste stratégique du leader charismatique mais psychorigide qui en a un minimum dans la caboche.

Killer Croc, le monstre

© 2015 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved

Ce n’est pas parce qu’il a la peau d’un crocodile mutant que Waylon Jones verse la moindre larme pour ses victimes. Redoutable meurtrier sanguinaire, celui que l’on surnomme Killer Croc est l’élément sauvage et brutal du groupe. Et comme dans toutes les équipes de super-héros qui se respectent – on pense à La Chose pour les 4 Fantastiques ou Hulk au sein des Avengers –, il est l’incontournable personnage monstrueux doté d’une force surhumaine. La comparaison s’arrête là, le vice caché du Croc étant… le cannibalisme.

Le Joker version guest-star

Après les compositions légendaires de Jack Nicholson et Heath Ledger, on ne pensait plus être surpris par un nouveau Joker. Pourtant, Jared Leto réussit dans Suicide Squad à imprimer le peu de séquences dont il dispose par sa version moderne, d’inspiration « gansta », du plus célèbre des méchants DC Comics. Un amuse-bouche de choix pour une suite plus consistante ?

Captain Boomerang et les autres

Mais la Suicide Squad ne serait pas ce qu’elle est sans ses indispensables seconds couteaux : Captain Boomerang, voleur australien virtuose du boomerang piégé ; El Diablo, tueur pyromane mexicain au tatouage facial Dia de Los Muertos (« Jour des Morts ») ; Slipknot, roi de la corde de rappel et enfin la précieuse Katana, seule capable de débiter une fourmi en sashimi.

Batman ? La haine…

© 2021 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved

Recruter des méchants en prison pour les envoyer sauver le monde en mission suicide… L’idée de départ de Suicide Squad est avant tout un excellent prétexte pour réunir une belle brochette de super-vilains qui ont en commun une haine viscérale de Batman. Physiquement absent des débats, l’homme chauve-souris, désormais incarné par Ben Affleck que l’on aperçoit au détour d’une scène, n’en est pas moins omniprésent dans les esprits. A vrai dire, l’allure guindée de gendre idéal de Bruce Wayne n’a pas sa place dans un film aussi mal embouché.

Birds of Prey, et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn – Cathy Yandell

Réalisé par Cathy Yandell et sorti en 2020, Birds of Prey, ou de son titre complet Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn, fait suite au controversé Suicide Squad de 2016. Après les nombreuses critiques dont le film avait fait l’objet, la réalisatrice a redoublé d’effort pour offrir aux nouvelles aventures d’Harley Quinn un véritable cachet esthétique et une histoire plus travaillée, ce dont ne bénéficiait pas Suicide Squad. Après sa séparation avec le joker, Harley décide de prendre le chemin de l’indépendance et de l’émancipation. Désormais à la merci de ses nombreux ennemis, elle va alors rencontrer de nouvelles camarades d’infortune avec qui elle se battra contre toutes ses menaces. Le film parvient à offrir un récit frénétique avec son lot d’action et d’humour, très éloigné des facilités et des vulgarités de Suicide Squad. Harley Quinn, toujours interprétée par Margot Robbie, se voit débarrassée de la plupart des artifices caricaturaux qui lui avaient été imposés en 2016, et devient un personnage mieux développé. À l’instar de son équipe d’anti-héroïnes composée de :

Huntress

Jouée par la talentueuse Mary Elizabeth Winstead (10 Cloverfield Lane, Scott Pilgrim) le personnage d’Helena Bertinelli, alias Huntress, a su gagner l’amour du public au côté d’Harley Quinn. On prend plaisir à découvrir ce personnage à travers son histoire captivante dans laquelle sa famille fut assassinée pour de l’argent et notamment un diamant contenant de précieuses informations. C’est donc la vengeance qui la guide tout au long de l’aventure et qui se transpose à l’image par sa frénésie meurtrière et ses aptitudes au combat, faisant d’elle une excellente anti-héroïne.

Black Canary

Cherchant à gagner un peu d’argent dans un quartier défavorisé, le personnage de Black Canary a lui aussi bénéficié d’un développement qui a plu au public. Travaillant avec l’antagoniste Black Mask, elle se retrouve enrôler de force dans cette folle histoire lorsqu’elle tente de défendre Harley Quinn. Avec une humanité qui apporte une saveur bien particulière au personnage, Black Canary est un ajout audacieux et efficace de Birds of Prey.

Cassandra Cain

Premier rôle au cinéma pour l’actrice Ella Jay Basco, elle joue une petite fille adoptée par un couple en perdition qui ne cesse de se disputer. Dans son désespoir, elle se découvre un talent de pickpocket et va rapidement se retrouver embarquée dans l’intrigue après avoir volé un diamant contenant les codes permettant d’accéder à de faramineuses sommes d’argent. Jeune membre de l’équipe d’Harley, elle sied parfaitement à l’esprit de cette bande d’anti-héroïnes.  

Renee Montoya

Détective de Gotham interprétée par l’actrice Rosie Perez, Renee Montoya subit discrimination et sexisme au sein de son commissariat où elle perd injustement son poste de capitaine au profit d’un collègue. Révoltée et compétente, elle finit par se retrouver liée à cette fameuse affaire de vol de diamant, au cours de laquelle elle fera la rencontre de l’équipe des Birds of Prey.

The Suicide Squad – James Gunn

À mi-chemin entre la suite et le reboot, The Suicide Squad, réalisé par James Gunn, présente une nouvelle équipe de vilains avec encore une fois fois de nombreuses têtes d’affiche, à l’image d’Idris Elba, John Cena et Margot Robbie que nous retrouvons dans le rôle d’Harley Quinn.

Bloodsport

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Will Smith n’étant pas disponible pour reprendre son rôle de Deadshot, c’est Idris Elba qui prend la tête du nouvel escadron d’anti-héros DC Comics. Il interprète Robert DuBois, alias Bloodsport, dont la particularité est de transformer n’importe quel objet en arme létale. Il accepte à contrecœur de diriger le groupe, mu par un chantage affectif effectué par Amanda Waller. Elba fait ainsi partie des acteurs qui ont joué à la fois pour DC et Marvel, puisqu’il interprète Heimdall dans les sagas Thor et Avengers.

King Shark

Personnage atypique du film à la manière de Groot dans les Gardiens de la Galaxie (pensez donc, une tête de requin blanc sur un corps humanoïde en bermuda), King Shark ne pense qu’à une seule chose : dévorer tout ce qui se trouve à proximité de sa mâchoire, même s’il s’agit d’un de ses acolytes. Peu prolixe, il s’exprime avec la voix de Sylvester Stallone et tente de trouver un semblant d’empathie en lui. Ce qui ne sera pas une mince affaire. Il est l’une des cautions comiques du film et la promesse de litres d’hémoglobine pour éclabousser l’écran.

Peacemaker

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John Cena est le nouveau visage fort d’Hollywood, à l’instar de Dwayne Johnson. Tout comme lui, Cena a connu une carrière réussie en tant que catcheur avant de tracer sa route dans le monde du cinéma. On le retrouve désormais dans des films tels que Fast and Furious 9. Ici, il incarne Peacemaker, un personnage adepte des armes, des actes violents et des moments de détente en sous-vêtements. Le personnage de Peacemaker a d’ailleurs eu droit à sa propre série télévisée, créée par James Gunn et difusée en 2022 sur HBO Max.