
C’est hier soir, mardi 10 avril, que Mark Zuckerberg s’est présenté devant les sénateurs américains. Pendant de longues heures, il a ainsi répondu à leurs questions au sujet de l’affaire Cambridge Analytica, de la protection des données des utilisateurs, ou encore des conditions d’utilisation de la plateforme. Voici cinq points à retenir ce passage très médiatique.

- Zuckerberg présente (encore) ses excuses. Venu pour faire amende honorable après l’affaire Cambridge Analytica, le fondateur de Facebook s’est plusieurs fois confondu en excuses. Ce à quoi un sénateur a répondu en exhibant une pancarte mentionnant les nombreuses fois où celui-ci a formulé des excuses. Le sénateur Thune a également demandé en quoi ces excuses-là sont différentes de toutes les autres. Le CEO de Facebook a déclaré que de nombreuses erreurs ont été commises durant 10 ou 12 ans, et que Facebook se contentait jusque-là de fournir des outils, sans se soucier de ce qui en est fait. Il concède désormais que le rôle de son entreprise est d’être « plus proactive » et d’assurer « qu’elle est utilisée pour faire le bien ».
- Une version de Facebook restera gratuite. Le sénateur Nelson a demandé à Mark Zuckerberg si des utilisateurs pourraient être invités à payer pour une version sans publicité. Une publicité elle-même basée sur les informations personnelles, ce qui dans la formulation du sénateur revient à un droit à ne plus partager ses données. Zuckerberg a défendu le business model de Facebook, qui souhaite rester gratuit et propose donc de la publicité. « Les gens n’aiment pas quand la publicité n’est pas pertinente », explique-t-il, tout en mentionnant que « les utilisateurs peuvent désactiver l’accès aux apps tierces ». L’arrivée, un jour, d’une version payante n’est toutefois pas catégoriquement exclue.
- Il n’existe pas de ciblage publicitaire basé sur le microphone. Le fondateur de Facebook a aussi attaqué de front une thèse conspirationniste, du moins parce qu’il y a été poussé. Le sénateur Peters lui a ainsi demandé si Facebook utilise le micro des téléphones pour obtenir des informations personnelles, et Mark Zuckerberg a rétorqué que « ceci s’appelle une théorie du complot » et que Facebook « ne fait pas ça ».
- Zuckerberg est ouvert à une régulation. Interpellé plusieurs fois à ce sujet, Mark Zuckerberg a fini par concéder qu’il n’était pas opposé à une régulation « s’il s’agit de la bonne ». Et lorsqu’il lui a été demandé s’il travaillerait éventuellement à une régulation avec le gouvernement fédéral, Zuck a répondu par l’affirmative. À ce sujet, les Sénateurs ont évoqué la directive européenne sur la protection des données personnelles – le RGPD -, qui semble leur plaire assez. Facebook a assuré qu’il y sera conforme le 25 mai 2018, date d’entrée en vigueur du texte européen, mais nul ne sait si les prérogatives seront suivies à l’extérieur du vieux continent.
- Zuckerberg n’a pas eu réponse à tout. Assez étonnamment, cette longue interview de Mark Zuckerberg a laissé beaucoup de questions sans réponse. En plus d’être épinglé sur « des conditions générales d’utilisation nulles » ou qui sont « peu claires », dont lui-même admet qu’elles ne sont pas lues, le patron de Facebook est resté évasif sur de nombreux points, soit par stratégie, soit par ignorance. Il a souvent promis de fournir les réponses adéquates ultérieurement, comme lorsqu’il était interrogé sur des points de détail de Cambridge Analytica. Ou encore lorsqu’on lui a demandé ce qui était faisable pour la protection des données des mineurs.