
Lors de ses vœux à la presse, Emmanuel Macron a annoncé qu’un projet de loi visant à légiférer contre les fake news serait déposé prochainement.
Refaisons brièvement l’histoire. En 2016, lors de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump laissait son empreinte en utilisant l’expression Fake News, et les médias mettaient le doigt sur un phénomène pourtant distillé dès la genèse d’Internet. Pourtant, la campagne US a été particulièrement garnie en la matière, et la mode a traversé l’Atlantique pour arriver jusqu’en France, avec une élection présidentielle 2017 elle aussi marquée par les fausses informations.
Le sujet a été commenté mille fois, les médias pointés du doigt, les politiques malmenés (à raison ou à tort), et les fake news sont toujours là. En ce début d’année 2018, lors de ses vœux à la presse, Emmanuel Macron a relancé le sujet en évoquant un métier de journaliste « dévoyé », à cause de sites, vidéos ou autres comptes Twitter qui diffusent massivement les fake news et adoptent les codes du journalisme. Mentionnant à plusieurs reprises des financements étrangers et des influences étatiques, le Président de la République évoque sans le dire des organes tels que Sputnik ou Russia Today (RT France).
« J’ai décidé que nous allions faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique », a ainsi assuré le chef de l’État. « Un texte de loi sera prochainement déposé à ce sujet. En période électorale, sur les plateformes Internet, les contenus n’auront plus tout à fait les mêmes règles. Comme vous le savez, propager des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux ne requiert que quelques dizaines de milliers d’euros et peut se faire dans l’anonymat complet ».
Mais alors, quelles mesures seront mises en place ? Emmanuel Macron poursuit : « Les plateformes se verront imposer une transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus [...] En cas de propagation d’une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge à travers une nouvelle action en référé permettant le cas échéant de supprimer le contenu en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site Internet ». Le Président évoque également le cas du CSA, dont « les pouvoirs seront profondément repensés » afin de lutter contre toutes tentatives de déstabilisation.