
Sylvain Chomet fait son grand retour avec Marcel et Monsieur Pagnol, un biopic animé sur l’un des artistes français les plus emblématiques de notre patrimoine. Présenté en compétition officielle au Festival d’Annecy, le long-métrage nous embarque dans l’intimité de Marcel Pagnol mais aussi dans son parcours créatif éblouissant.
Sylvain Chomet, le créateur de l’emblématique dessin animé, Les triplettes de Belleville (2003), a présenté au Festival d’Annecy 2025 sa nouvelle création. Baptisé Marcel et Monsieur Pagnol, le long-métrage revient de façon chronologique sur la vie et l’œuvre du célèbre artiste. De son enfance jusqu’au tournage de ses premiers films en passant par l’écriture de ses pièces de théâtre parisiennes, il retrace le parcours impressionnant de Marcel Pagnol alors qu’une rédactrice d’un grand magazine féminin lui commande un feuilleton littéraire dans lequel il pourra se raconter.
En se replongeant dans son passé, Marcel Pagnol va alors devenir le héros de sa propre histoire, embarquant le spectateur à travers ses souvenirs d’enfance passée aux côtés de sa mère, la galère des premières années à la capitale, ainsi que les productions cinématographiques tournées en plein cœur de sa Provence natale.

Marcel Pagnol en toute intimité
En mêlant histoire personnelle et carrière artistique, Sylvain Chomet dresse le portrait d’un des plus grands conteurs de tous les temps. Bien que le film soit un biopic classique, voire trop sage par moments, le réalisateur n’en oublie pas l’émotion. Celle-ci traverse, en effet, tout le film entre nostalgie et instants forts, en dépit également d’un graphisme moins marqué que son chef-d’œuvre absolu que représente Les triplettes de Belleville.
Toutefois, la grande force du film réside réellement dans son aspect méta et l’envers du décor que propose d’explorer Marcel et Monsieur Pagnol. Tout en sondant l’âme d’un artiste protéiforme, c’est aussi tout un discours sur le cinéma et son évolution au début du XXe siècle qu’offre aussi Sylvain Chomet grâce à sa nouvelle création.
Nul doute qu’en racontant en parallèle le parcours, parfois semé d’embûches de Marcel Pagnol, ainsi que l’histoire du cinéma français, le réalisateur trouve au Festival International du Film d’Animation, une caisse de résonance particulière. Un film tendre sur la puissance de la création, les traumatismes et la résilience qui devrait marquer la compétition officielle.