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Shadow : le PC dans le cloud muscle son jeu et devient plus accessible

29 octobre 2019
Par Thomas Estimbre
Shadow : le PC dans le cloud muscle son jeu et devient plus accessible

Shadow multiplie les annonces à quelques jours de la Paris Games Week et de l’arrivée de Google Stadia. Le service de cloud gaming français devient plus accessible avec trois nouvelles offres, étoffe sa configuration technique et évoque ses nouveautés à venir.

Blade organisait une conférence ce matin pour évoquer son service Shadow. L’occasion pour l’entreprise française de faire le point sur la situation et de dévoiler ses nouveautés, alors que la bataille s’annonce rude sur le marché du cloud gaming. Déjà présent depuis quelques années, Shadow fait figure de précurseur dans ce domaine et n’a pas attendu l’arrivée des poids lourds de la tech que sont Nvidia avec GeForce Now, Microsoft (xCloud) ou encore Google Stadia. La plateforme cloud gaming du géant du web sera d’ailleurs bientôt disponible et le Français Blade a bien l’intention de ne pas s’en laisser compter, comme le prouve ses nouvelles annonces.

 © Shadow by Blade
© Shadow by Blade

Le PC gaming dans le cloud fait sa révolution et dévoile son plan avant l’arrivée de nouveaux acteurs. Shadow a décidé de faire évoluer sa grille tarifaire avec trois nouvelles offres pour tenter de mieux répondre aux besoins des utilisateurs en général et des joueurs en particulier :

  • Boost, à 12,99 euros par mois (14,99 euros sans engagement). Cette première offre se veut très accessible et idéale pour jouer aux derniers jeux en Full HD. Elle permet de profiter d’une carte graphique GTX 1080 (équivalent ou supérieur), d’un processeur à quatre cœurs à 3,4 GHz, de 12 Go de RAM et d’une quantité de stockage de 256 Go.
  • Ultraà 24,99 euros par mois (29,99 euros sans engagement). On retrouve ici la puissance d’une carte graphique GeForce RTX 2080, d’un processeur à quatre coeurs (4 GHz), de 16 Go de mémoire vive et de 512 Go de stockage. Cette offre permet donc de jouer avec des performances graphiques supérieures, en 4K, jusqu’à 144 FPS en Full HD et est compatible ray tracing.
  • Infinite, à 39,99 euros par mois (49,99 euros sans engagement). L’offre la plus haut de gamme de Shadow se destine aux joueurs, streamers ou créateurs les plus exigeants. Elle donne la possibilité de bénéficier d’une configuration particulièrement puissante avec une RTX Titan, un processeur à six coeurs (4 GHz), 1 To de stockage et 32 Go de stockage. Des caractéristiques qui doivent permettre de jouer en 4K à tous les derniers jeux.

Shadow fait sa révolution

Ces nouvelles offres sont dès aujourd’hui proposées en précommande pour les 50 000 premiers utilisateurs, mais elles ne seront disponibles qu’à partir de février 2020. La première, plus accessible, sonne comme une réponse payante à l’offre payante de Google Stadia (9,99 euros) et permet à la firme de s’adresser à un public beaucoup plus large. Les plus exigeants pourront se tourner vers les deux autres offres qui apportent davantage de puissance et notamment la prise en charge de la technologie ray tracing.

Si la comparaison avec Stadia est inévitable, rappelons que les deux services ont une approche radicalement différente. La firme californienne va proposer un service de cloud gaming, alors que Shadow permet d’accéder à un vrai PC sous Windows 10 et une philosophie différente. Pour rappel, le service est accessible depuis de nombreux appareils (ordinateur, smartphone, télévision, tablette…).

 © Shadow by Blade
© Shadow by Blade

Le service français se veut plus ouvert en laissant la possibilité aux joueurs d’installer leurs propres jeux, et pas seulement d’accéder à une bibliothèque de jeux. Si les deux rivaux ciblent d’abord les gamers, Google ambitionne de mettre fin à l’ère des consoles physique tandis que Shadow s’apparente davantage à un PC dans le cloud, offrant un accès aux outils d’un PC « traditionnel » (bureautiques, logiciels…). Sa solution peut donc aussi convenir à tous les utilisateurs à la recherche d’un PC puissant, par exemple pour du montage photo / vidéo, du développement 3D, etc.

Un œil sur l’avenir et la réalité virtuelle

Néanmoins, la firme française sait que la concurrence est rude et qu’il lui faut évoluer. L’objectif affiché est de « rendre les objets stupides très intelligents » et Blade ne veut pas seulement se faire une place sur les ordinateurs. Après le PC, l’entreprise s’attaque à la TV et annonce une toute nouvelle application compatible avec Android TV et Apple TV. Cette dernière bénéficie d’une interface repensée, plus claire et plus intuitive. En ce sens, Shadow explique vouloir se rapprocher de l’univers des consoles de jeu en permettant de contrôler son application TV simplement avec une manette compatible ou même une télécommande. Concrètement, cette interface agrège les jeux et les présente à l’utilisateur sous forme d’icônes. Il suffira donc de cliquer sur l’une de ces icônes pour lancer le jeu sans autre forme de procès.

 © Shadow by Blade
© Shadow by Blade

Les smartphones ne sont pas oubliés avec une nouvelle version de l’application qui arrive dès aujourd’hui en bêta sur Android et iOS. Elle intègre notamment la nouvelle interface évoquée plus haut. Pour en profiter, il faut penser à s’inscrire au programme bêta. Une opération très simple puisqu’il suffit d’aller sur la page dédiée à l’application dans Google Play et cocher la case « je veux être bêta-testeur ». Sur iOS, il faut s’inscrire auparavant au programme TestFlight.

Notons qu’il n’est pas nécessaire de disposer d’un modèle récent pour profiter de Shadow. Lors de la conférence de Blade, nous avons pu voir le service parfaitement tourner sur un Nexus 6… lancé en 2014. Une bonne connexion internet est en revanche obligatoire.

 © Shadow by Blade
© Shadow by Blade

En plus d’avoir les yeux rivés sur 2020 avec ces nouvelles offres, Shadow travaille sur la suite. La firme a profité de sa conférence pour effectuer la démonstration d’une application sur un casque de réalité augmentée (Oculus Quest). Une option prometteuse qui doit à l’avenir permettre de profiter d’une expérience VR aussi aboutie qu’avec un casque relié à un PC haut de gamme, mais depuis un casque autonome. Nous avons ainsi pu essayer une démo assez bluffante du service Shadow sur un Oculus Quest qui faisait tourner The Blu et Trackmania avec une fluidité et une qualité graphique assez confondante. Rappelons que ces deux titres sont normalement trop gourmands pour le seul Oculus Quest.

Le groupe travaille également sur un système d’invitation permettant de jouer à deux, même si l’un des deux n’est pas abonné à Shadow. Pour mener à bien ses différents projets, Shadow a également annoncé une nouvelle levée de fonds de 30 millions d’euros. Le service évoque enfin un partenariat majeur avec OVHCloud afin de déployer l’infrastructure nécessaire à ses nouvelles offres.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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