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Netflix accapare près d’un quart du trafic Internet français

01 juillet 2019
Par Thomas Estimbre
Netflix accapare près d'un quart du trafic Internet français

Netflix pèse lourd en France et concentre désormais près d’un quart du trafic Internet, selon un rapport de l’Arcep. La plateforme de streaming, Google, Akamai et Facebook représentent à eux seuls 53 % du trafic Internet français.

Avec ses quelque 148 millions d’abonnés dans le monde, dont 5 millions en France, Netflix continue de tout écraser sur son passage. La plateforme américaine concentre à elle seule environ 23 % du trafic Internet en France (fin 2018), contre 14 % en 2017 et 9 % en 2016. Une progression qui permet à Netflix de devancer Google, qui représente désormais environ 17 % du trafic, selon l’Arcep. La firme de Mountain View est restée stable par rapport à l’an dernier (environ 18 % fin 2017), alors que quatre acteurs continuent d’asseoir leur domination sur l’Internet français.

 © Creative Commons
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Le rapport 2019 sur l’état d’Internet en France de l’Arcep indique que 53 % du trafic vers les clients des principaux FAI en France provient de quatre fournisseurs de contenu que sont Netflix (23 %), Google (17 %), Akamai (8 %) et Facebook (5 %). Les pourcentages sont ici approximatifs, le régulateur français des télécoms ne donnant pas de valeurs exactes. L’an dernier, ce quatuor cumulait environ 50 % du trafic, un phénomène qui continue d’inquiéter l’Arcep.

« Ceci indique une concentration de plus en plus nette du trafic entre un petit nombre d’acteurs dont la position sur le marché des contenus est renforcée », explique-t-elle dans son rapport. Sébastien Soriano, président de l’Arcep, s’est également confié à nos confrères de 01net : « Les « big tech » sont en train de se doter d’avantages structurels avec une maîtrise de plus en plus forte de leurs infrastructures comme des câbles sous-marins ou la possibilité d’installer des serveurs chez les opérateurs. Pouvoir se déployer à cette échelle n’est pas donné à tout le monde. Cela leur permet de distancer les autres (…) Il y a un moment où la défense d’un Internet ouvert et la régulation dans les couches basses n’aura plus de sens. On ne va pas s’amuser à entretenir les routes au cordeau si ensuite on fait passer des tanks dessus ».

 © Arcep
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Netflix, Google (YouTube), et Facebook (Live) partagent le fait d’être de grands acteurs du streaming vidéo, une activité qui nécessite un usage important de la bande passante. Il n’y a d’ailleurs pas qu’en France que Netflix capte chaque année toujours plus de trafic. Aux États-Unis, la plateforme s’en octroie plus d’un tiers.

Fin 2018, nous rapportions également que le service de SVoD américain consommait 15 % de la bande passante mondiale. Celui-ci pouvait même capter jusqu’à 40 % du trafic Internet mondial pendant les heures de pointe. Concernant Akamai, il s’agit d’un CDN (pour content delivery network) qui s’occupe de stocker et acheminer les contenus de plusieurs géants du web et acteur du monde du jeu vidéo.

Jusqu’où Netflix peut-il aller ?

Le leader mondial de la SVoD devrait continuer à progresser, en France et dans le monde, dans les années à venir. Dans son sillage, Netflix devrait entraîner d’autres acteurs tels que Amazon Prime Video, Disney+ ou Apple TV+. Ces géants pourraient à l’heure tour profiter de la prolifération des contenus SD et HD pour perturber les classements. Mais surtout, il faut s’attendre à ce que les flux de contenus en 4K Ultra HD et même en 8K se multiplient dans les mois à venir. Le streaming nécessitera alors une bande passante beaucoup plus importante et les géants américains semblent déterminés à concentrer encore plus de trafic.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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