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Plusieurs moteurs de recherche alternatifs s’attaquent au système d’enchères de Google

28 octobre 2020
Par Thomas Estimbre
Un investissement de 20 millions de dollars pour aider la communauté militaire.
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DuckDuckGo, Ecosia, Lilo, Qwant et Seznam demandent à la Commission européenne d’organiser une réunion tripartite avec Google. Ces moteurs de recherche protestent contre le système d’enchères mis en place par le géant américain.

Face à Google, les moteurs de recherche alternatifs contre-attaquent. Dans une lettre adressée à la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, ils demandent à la Commission européenne d’organiser une réunion tripartite avec la firme de Mountain View. Les Français Qwant et Lilo, l’américain DuckDuckGo, le tchèque Seznam et l’allemand Ecosia protestent contre le mécanisme d’enchères mis en place en 2019 par Google. « Chère vice-présidente exécutive Vestager, Nous sommes des entreprises qui exploitent des moteurs de recherche qui font concurrence à Google. Comme vous le savez, nous sommes profondément mécontents du soi-disant remède créé par Google pour remédier aux effets négatifs de son comportement anticoncurrentiel dans l’affaire Android. Nous comprenons que Google vous informe régulièrement sur ses enchères payantes, mais il semble que vous ne receviez pas d’informations complètes ou précises », écrivent-ils.

 © Creative Commons
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Ces moteurs de recherches font référence à la décision de Google de mettre aux enchères la place de moteur de recherche par défaut sur Android. Pour permettre à ses rivaux d’avoir plus de visibilité sur l’OS mobile le plus populaire au monde, le tout-puissant moteur de recherche organise des enchères trimestrielles dans différents pays, dont la France. À cette occasion, les participants indiquent le prix qu’ils sont prêts à payer pour apparaître aux côtés de Google. Ce mécanisme est une réponse à l’amende infligée par Bruxelles en 2018 pour abus de position dominante. Très vite, le français Qwant a fustigé la méthode choisie par le groupe californien à qu’il reproche de « faire (…) payer à ses concurrents son comportement fautif ». Un discours que l’on retrouve aujourd’hui dans la lettre adressée à la Commission européenne.

« Nous vous écrivons pour demander une réunion trilatérale avec votre bureau, nous-mêmes et Google, dans le but d’établir un menu de préférences efficace. Nos représentants respectifs pourraient travailler à l’avance pour établir un ordre du jour serré pour cette réunion afin de s’assurer qu’elle soit productive et collaborative », indiquent DuckDuckGo, Ecosia, Lilo, Qwant et Seznam. Actuellement, un « choice screen » s’affiche lors de la configuration d’un nouveau smartphone ou d’une tablette vendus en Europe. En France, les moteurs de recherches Bing (Microsoft), info.com et PrivacyWall sont actuellement proposés en plus de Google. Une situation qui ne sied guère aux rivaux du géant américain qui demandent à l’Europe « de remédier aux préjudices causés par la concurrence bien établie de Google ». Comme le note l’AFP, Qwant, Ecosia, Seznam et DuckDuckGo ne sont présents que pour de plus petits marchés, où les utilisateurs sont moins rentables. Enfin, Lilo a choisi de ne pas participer.

 Le « choice screen » © Google
Le « choice screen » © Google

Google se défend

De son côté, Google assure qu’« Android offre un très large choix aux utilisateurs leur permettant de décider quelles applications ils installent, utilisent et définissent par défaut sur leurs appareils ». La firme de Mountain View ajoute « qu’en développant l’écran de choix pour l’Europe, [elle a] soigneusement veillé à trouver un équilibre en offrant aux utilisateurs encore plus de choix tout en veillant à ce [qu’elle puisse] continuer à investir dans le développement et maintenir à long terme la plateforme open source d’Android ».

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste