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Huawei veut des smartphones pliables à moins de 1 000 euros d’ici deux ans

12 mars 2019
Par Thomas Estimbre
Huawei veut des smartphones pliables à moins de 1 000 euros d'ici deux ans

Dans un entretien accordé au quotidien Die Welt, Richard Yu fait part de son ambition de proposer des smartphones pliables abordables « d’ici un à deux ans ». Le patron de Huawei évoque également l’avenir de sa société.

Huawei compte proposer des smartphones pliables plus abordables « d’ici un à deux ans », c’est ce qu’affirme Richard Yu dans un long entretien accordé au quotidien allemand Die Welt. Interrogé sur le prix très élevé de son premier appareil pliable (2 299 €), le Mate X, le patron de Huawei répond que les composants coûtent aujourd’hui très cher, en particulier « l’écran et la charnière ». « Au départ, le smartphone [pliable] est principalement vendu comme un produit haut de gamme. Mais plus tard, il entrera dans le segment des prix moyens. Avec le temps, nous serons en mesure de le faire passer sous les 1 000 euros. Pour cela, il nous faut un à deux ans », précise Richard Yu. Ce dernier espère même pouvoir en proposer un autour de 500 euros « mais cela prendra plus de temps » et dépendra « de la façon dont l’appareil est accepté » sur le marché. En attendant, Huawei se dit capable de « pouvoir accélérer la production en série à tout moment ».

 © LaboFnac
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Un smartphone pliable chez Apple ? pas tout de suite selon Richard Yu

Sur le segment des appareils pliables, Samsung se présente aujourd’hui comme le plus sérieux concurrent de Huawei. La marque chinoise sait qu’il y en aura d’autres d’ici quelques mois, mais son PDG ne pense pas qu’Apple s’invitera dans la bataille, du moins à court terme. À la question de savoir quand Apple mettra la pression à Huawei avec un tel smartphone, Richard Yu pense que ce n’est « certainement pas cette année » et que « même un lancement sur le marché l’année prochaine risque d’être difficile ». Il rappelle qu’il ne s’agit que de son avis personnel, mais garde à l’esprit que les équipes de Cupertino « vont travailler » sur cette question.

L’entretien avec Die Welt est aussi l’occasion pour Huawei de parler de son avenir et de celui du secteur. Richard Yu estime que les smartphones pliables « seront la norme » dans cinq ans, il s’attend aussi à des améliorations concernant l’autonomie, la partie photo et assure que « nous verrons beaucoup d’intelligence artificielle dans les appareils ». Huawei est l’un des fabricants qui misent le plus sur l’IA dans ses appareils et la marque n’hésite pas à faire parler d’elle en réalisant des performances. Outre les smartphones, le patron de Huawei indique que sa société travaille sur des écrans de 100 à 200 pouces de diagonale et l’on sait déjà que le constructeur chinois et sa filiale Honor pourraient très bientôt faire leur entrée sur le marché des téléviseurs avec des modèles 4K et 8K. Des lunettes de réalité augmentée pourraient également voir le jour dans les moins qui viennent.

Huawei veut des smartphones pliables moins chers et dépasser Samsung

Richard Yu évoque également la révolution 5G qui doit apporter de « grands changements » dans l’industrie et revient sur l’évolution des réseaux mobiles. Pour Huawei, la « 2G était encore dominée par des sociétés comme Motorola, Nokia et Ericsson » et Nokia a continué à être « le principal fabricant de smartphones » dans le monde de la 3G. Toujours selon le PDG, la 4G est dominée par Apple, Samsung et Huawei (les trois leaders du marché) et « Huawei sera le leader du marché » 5G. Si la marque chinoise est encore devancée par Samsung, Richard Yu estime que « cela va vite changer » et que Huawei dépassera Samsung « au plus tard l’année prochaine », précisant que les deux sont « déjà proches ». À l’instar de son grand rival, le numéro deux mondial ne prévoit « pas encore » de proposer ces puces Kirin à d’autres fabricants et Richard Yu pense que « seuls quelques-uns survivront » dans cette industrie encore en pleine évolution.

 © Huawei
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Par ailleurs, il était impossible d’évoquer pour Huawei son avenir sans revenir sur sa situation compliquée avec les États-Unis. Richard Yu assure que les accusations dont fait l’objet sa société (espionnage, proximité avec le gouvernement chinois…) sont absurdes et que « ce n’est pas techniquement possible ». Il ajoute que Huawei ne laisserait pas une telle situation se produire et évoque des « raisons politiques » concernant la mise à l’écart de Huawei des équipements 5G dans plusieurs pays occidentaux. Concernant les États-Unis, il explique : « Nous ne pouvons pas vendre nos smartphones aux États-Unis. C’est l’une des conséquences. Mais cela n’a aucun impact sur notre activité de smartphones dans le reste du monde. Nos parts de marché augmentent rapidement. Le logiciel Android sur nos appareils provient même de Google , une société américaine. Nous travaillons avec de nombreuses sociétés américaines, notamment Qualcomm et Microsoft ».

Huawei confirme avoir préparé un OS de secours

Enfin, nous avions évoqué il y a peu moins d’un an le fait que Huawei travaillait sur un OS mobile de secours. Interrogé sur la possibilité de voir la firme construire son propre système d’exploitation afin de ne plus dépendre de Google pour ses smartphones et de Microsoft pour ses ordinateurs, Richard Yu explique : « Nous avons préparé notre propre système d’exploitation. S’il arrivait un jour que nous ne soyons plus en mesure d’utiliser ces systèmes [Android et Windows], nous serions prêts. C’est notre plan B. Mais bien sûr, nous préférons travailler avec les écosystèmes de Google et de Microsoft ».

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste