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Google conteste son amende de 4,34 milliards d’euros en citant Apple

28 septembre 2021
Par Thomas Estimbre
Vers une double authentification de plus en plus répandue.
Vers une double authentification de plus en plus répandue.

Le géant de Mountain View tente d’obtenir auprès de la justice européenne l’annulation de l’amende de 4,34 milliards d’euros liée à son système d’exploitation Android. Pour convaincre, Google tente de placer son rival Apple au cœur du débat.

Comme nous vous l’annoncions durant l’été, Google espère toujours faire annuler l’amende de 4,34 milliards d’euros infligée par Bruxelles en 2018. La Commission européenne estime que le géant américain a utilisé Android depuis 2011 pour entraver ses concurrents et consolider sa position dominante dans le domaine de la recherche sur Internet. Ce dernier a notamment utilisé ses services et applications pour asseoir sa domination. Des pratiques jugées “illégales” par l’UE, tandis que Google conteste cette amende record depuis trois ans.

 © Creative commons
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La firme de Mountain View a rendez-vous depuis lundi devant le tribunal de l’Union européenne à Luxembourg pour plaider sa cause. Le géant américain de l’Internet s’est défendu de toute pratique anticoncurrentielle et a critiqué les autorités européennes de la concurrence pour ne pas avoir pris en compte la puissance de son rival Apple, note l’agence Reuters. Pour les représentants de l’entreprise, Android est loin d’avoir entravé l’activité de ses rivaux ou d’avoir pénalisé les utilisateurs. “La Commission a ignoré la véritable dynamique concurrentielle dans ce secteur, celle entre Apple et Android”, précise Meredith Pickford, l’avocat de Google.

Android a été un grand succès en matière de concurrence… selon Google

Il ajoute qu’“en définissant les marchés de manière trop étroite et en minimisant la forte contrainte imposée par le très puissant Apple, la Commission a estimé à tort que Google était dominant dans les systèmes d’exploitation mobile et les magasins d’applications, alors qu’il était en fait un perturbateur majeur du marché”. Toujours selon Meredith Pickford, le système d’exploitation mobile – qui connaîtra bientôt une douzième version majeure“est une réussite exceptionnelle illustrant la puissance de la concurrence en action”.

L’avocat de l’exécutif européen, Nicholas Khan, ne partage pas cette vision en raison de la faible part de marché d’Apple par rapport à Android. “Inclure Apple ne change pas grand-chose. Google et Apple développent des modèles différents”, explique-t-il. Les dernières données de Statcounter indiquent que la part de marché d’Android en Europe est proche de 70 %, contre 30 % pour iOS. L’écart est plus important en France, où Android possédait près de 80 % des parts de marché en juin dernier, suivi par iOS avec 20 % selon les données du site Kantar World Panel.

“L’attitude de Google a consisté à nier toute possibilité de concurrence”, poursuit l’avocat représentant Bruxelles. Les débats doivent se poursuivre jusqu’à vendredi et cette affaire est la plus importante des trois dossiers de l’UE contre Google. Elle revêt une importance particulière pour la commissaire à la Concurrence de l’UE, Margrethe Vestager, qui a subi l’an dernier un échec majeur devant la justice européenne face à Apple. La plus haute juridiction de l’Union européenne avait décidé d’annuler les 13 milliards d’euros de rattrapages fiscaux exigés par Bruxelles. Concernant Google, l’exécutif européen a déjà infligé plus de 8 milliards d’euros d’amendes à la firme américaine au cours de la dernière décennie.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste